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Padoan: «Il faut un ministre unique des Finances de la zone euro»

Le Figaro - 30/03/2016

Heuzé Richard

Pier Carlo Padoan, ministre italien des Finances depuis 2014, présente mercredi à Sciences Po Paris sa vision de l'Europe avant de participer jeudi à Bercy à un “seminaire sur l'architecture financière internationale” avec plusieurs homologues et représentant des banques centrales.

Bruxelles menace l'Italie d'une procédure d'infraction pour excès de déficit public. Comment vous défendez-vous?
Nous entretenons avec Bruxelles un dialogue continu. On reproche parfois à l'Italie de demander trop de flexibilité, de se montrer insatiable. En oubliant que cette demande est tout à fait légitime car elle s'inscrit dans les régles européennes. D'autres pays revendiquent cette méme flexibilité, sans étre dans les conditions de le taire. On croit trop souvent que l'Italie est un pays dépensier, alors que c'est exactement le contraire. L'Italie est l'un des pays qui a fait les efforts d'ajustement les plus intenses de sa politique budgétaire depuis des années. Son problème est une dette publique élevée, qui vient de loin. L'Italie respectera l'effort d'ajustement qui lui est demandé. Il convient toutefois de relever que cet effort est déformé par des considérations statistiques. Il suffirait de modifier de peu les règles de calcul (de Bruxelles, NDLR) pour montrer sans l'ombre d'un doute que l'Italie a ses finances publiques absolument en équilibre. La Commission admet que cette méthode de calcul pourrait ètre différente, mais on ne change pas les règles en cours de jeu. Ces regles, en imposant à l'Italie des ajustements douloureux, lui nuisent davantage qu'à d'autres pays et cela ne me convient pas.

La dette italienne, 134 % du PIB au troisième trimestre 2015, atteint un niveau préoccupant. Quand commencera-t-elle à diminuer?
L'endettement public s'est arrété en 2015 et commence à redescendre en 2016. Mais l'Italie connait une déflation, imposée de l'extérieur. Le PIB nominal croit beaucoup plus lentement que prévu, ce qui ralentit la diminution de l'endettement public.

Deux grandes banques, la BPM et le Banco Popolare, ont décidé jeudi dernier de fusionner pour former le troisième groupe banque italien. Les banques italiennes constituent elles un risque en raison de leur fragilité?
En aucune manière. Les banques italiennes sortent de trois années d'une profonde récession. Elles l'ont surmontée en renforçant leurs moyens propres et en diminuant progressivement leurs créances douteuses. Le gouvernement a incité les banques coopératives à se transformer en sociétés par action et à consolider leurs actifs par leurs propres moyens, sans leur fournir aucune aide. Cette fusion montre à l'évidence que le système bancaire italien est très fort.

Vous avez publié en février vos propositions de réforme de la zone euro, juste au moment où l'Italie se trouve dans le collimateur de Bruxelles, une coincidence?
L'Italie croit fortement dans l'Europe et retient que le moment est venu de corriger la «débandade» qui se fait sentir depuis plusieurs années. L'Italie est trop souvent perçue comme une adversaire de l'Europe alors que ce n'est absolument pas le cas. Ce document a pour but d'indiquer comment renforcer l'économie européenne.

Quelles en sont les propositions les plus fortes?
Reconnaissons que les actions menées jusqu'ici pour relancer la croissance et l'emploi sont insuffisantes. Il convient donc de mobiliser toutes les ressources et tous les instruments pour y parvenir en ayant clairement à l'esprit le fait que les citoyens européens ont la nette perception que l'Europe ne répond pas à leurs attentes. Relancer l'emploi et la croissance et consolider l'Union monétaire et bancaire de manière plus systématique sont les priorités. Instaurons d'abord un mécanisme européen d'assurance contre le chomage cyclique (une allocution européene de courte durée, NDLR). Ce mécanisme aurait aussi une valeur politique, il permettrait de faire comprendre que l'Union économique et monétaire n'est pas seulement une union pour la monnaie et les banques, mais aussi pour le travail et l'emploi.

Vous proposez la création d'un ministre des Finances pour l'ensemble de la zone euro. A quelle fin?
En premier lieu, un ministre unique des Finances servirait à garantir la mise en oeuvre d'une politique budgétaire européenne plus équilibrée. Il devrait aussi gérer d'éventuelles actions de soutien impliquant des ressources communes, comme la gestion des flux migratoires ou le renforcement de la sécurité européene. L'Europe doit se doter de ressources propres. Il est difficile d'imaginer que l'on continue à dépenser autant d'énergie (dans le Conseils européens, NDLR) pour parvenir à des accords comme celui avec la Turquie sur les migrants.

Comment votre proposition d'un ministre européen des Financés dans la zone euro a-t-elle été accueillie?
Si l'on est convaincu qu'il faille institutionnaliser les choix relatifs aux politiques budgétaires, il faut une institution pour le faire. Ce qui implique un ministre, comme pour la Politique extérieure et la sécurité (incarnée par la haut-commissaire Federica Mogherini, NDLR). Avec Michel Sapin, nous sommes tombés d'accord sur ce principe de base. Reste ensuite à comprendre de quel type de pouvoirs il serait doté et comment il agirait sur les politiques nationales.

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