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Pourquoi l'Italie, elle, a réussi à faire passer sa loi travail

Challenge Soir - 31/03/2016

Jean-Pierre De La Rocque

Alors qu’il rencontrait son homologue français Michel Sapin, dans le cadre d’un séminaire organisé ce jeudi à Bercy sur l'architecture financière internationale, Pier Carlo Padoan, Ministre de l’Economie et des Finances italien tire les premiers enseignements de la réforme du marché du travail du gouvernement Renzi, entrée en application début 2015.

Comment analysez-vous l’hostilité suscitée par le projet de loi sur le marché du travail du gouvernement français?
Faire adopter des mesures structurelles n’est jamais facile, quel que soit le pays et quel que soit le domaine. Cela se saurait sinon. Selon moi, plusieurs ingrédients doivent être réunis pour mener à bien ce type de réforme. Dans le cas de l’Italie, le Premier ministre Matteo Renzi a décidé de mettre son projet sur la table de façon claire et précise dès son entrée en fonction. Ensuite, il a fait le choix d’investir une grosse partie de son capital politique dans ses réformes et il tient bon. Pour moi c’est la bonne méthode.

Et c’est tout?
Non bien sûr. J’ai compris qu’une partie de la jeunesse française s’opposait, de façon surprenante selon moi, au projet de loi sur le marché du travail. Car certains pensent que cela va les exclure encore plus du marché du travail. J’estime pour ma part qu’une réforme du marché du travail bien conçue et bien menée permettrait, au contraire, de leur offrir plus d’opportunités qu’auparavant, donc de leur donner plus confiance dans leur avenir professionnel. En Italie, pour le Jobs Act nous avons insisté sur le fait que cette loi avait pour objectif principal de mettre fin au dualisme existant entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’y ont pas accès, en particulier les jeunes. Autrement dit, afin de recueillir le plus large consensus possible, il est crucial d’expliquer le but des réformes et ce qu’elles visent à améliorer. J’admets qu’il est difficile d’avoir des discussions apaisées sur des sujets aussi polémiques et que cela prend du temps. Mais vous observerez que l’Italie a finalement adopté plusieurs refontes successives de ses systèmes de retraites. Ce n’était pas évident à priori.

En quoi le Jobs Act est-il différent du projet de réforme du marché du travail français?
Dans le cas de l’Italie, la flexibilisation du marché du travail a été combinée avec une forte incitation fiscale pour l’embauche de salariés en contrat à durée indéterminée. Cela a déjà un effet tangible et rapide. Nous constatons, en effet, une hausse du nombre d’emplois associée à une amélioration de leur niveau de qualification. Sur un an le taux de chômage est passé de 12,3% à 11,5%. Cette baisse contribue à améliorer la confiance des ménages.

Pourtant certains experts estiment que la hausse de l’emploi s’explique principalement par l’effet d’aubaine liée à cette carotte fiscale?
Mon explication est la suivante. L’incitation fiscale a un effet immédiat. Alors que la modification du comportement des entreprises liée au changement de la loi sur le marché du travail met plus de temps à se matérialiser. Il est donc trop tôt pour en dresser le bilan du Jobs Act qui a seulement un an d’existence.

Au-delà du Jobs Act, quel est finalement l’objectif des réformes économiques que vous menez?
Je suis persuadé qu’elles contribueront à accroître la croissance potentielle de l’économie italienne de façon pérenne. Changer les règles a pour but de faire bouger les comportements dans un sens positif. C’est la raison pour laquelle nous avons engagé autant de réformes en même temps.

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